André Dimanche éditeur, 2000
Deux blocs contemporains: un de prose(J3), le deuxième en vers(J4) continuent d'écrire la colline; ils étayent, au coeur du livre, une quarantaine de pages dédiées à La Combe d' Arc (devenue la Grotte Chauvet), si proche de Juliau, si près de l'aventure de la face nord. Le livre interrogeant plus particulièrement l'oubli; l'oubli en tant que moteur de notre humanité, producteur de traces et responsable de notre insatiable quête de présence et d'expression.

Le 27 décembre 1993
Il a neigé, venté et maintenant il fait blanc. Sur le blanc le vent a dessiné des dunes, des orbes et des courants.
Le vent a nettoyé les arbres, les buissons, les rocs; on les voit mieux.
C'est un blanc qui réveille et cisèle les choses, et les choses soulignées respirent sur ce blanc, isolées, graphiques, neuves.
Colline que la gomme a grattée jusqu'au trait, jusqu'à la netteté des choses désensevelies, et figées dans le poing du froid; paysage d'oubli où tout serait noté.
Dans les creux, dans les coins, blanc sur blanc...
Un nouveau blanc d'escalade pour le livre.
Le 27 juin 1994
Ce qu'elle me fait désirer est exactement ce qu'elle retient, mais dans l'effort parfois, l'immobilité de certaines phrase touche le temps et la couleur.
Alors écrire vaut pour vivre.

Au début il n'y a pas d'hésitation
il y a toutes les erreurs possibles
décrire est alors une sorte d'irrépressible
chenille commençante
là et là
la colline revient avec ses masques neufs
durcis dans la visibilité
le bleu et le vert
le brun et le vert
éclaboussés par la trappe du « c'est ça »