André Dimanche éditeur, 2008
La face nord de Juliau, six, sous-titrée « SURJAUNE, poème installé ».
Apparu à la fin du livre précédent, le mot SURJAUNE concentre et densifie la question de la couleur. En lui s'intensifie la synthèse des effets de la couleur écrite et de la couleur vue. Il fouille l'abîme qui sépare les effets de langage de ceux de la nature. Devenu mot-bannière, il est traité comme une installation sur la colline; un installation écrite qui ne sera jamais réalisée mais dont le dessin de Bernard Moninot laisse imaginer ce qu'elle pourrait être. L'aventure continue. Elle prend littéralement en charge la dernière ligne du livre précédent:
« Finir une phrase extérieurement ».

Les choses bifurquent dans la langue et s'y ombragent.
Cette opération active leur naissance et leur spectre. Elle affirme leur dessaisissement.
L'apparence provoque l'apparence. Elle la rassemble, l'entretient, la nourrit. Nommer y superpose l'effacement; nommer élève en puissance la trame de ce qui sombre et surgit. L'énigme infiniment corpusculaire – l'infiniment inexistante.
Devenir est un incendie où ce qui brûle importe moins que ce qui rampe et souffle.
Une sorte d'identité nerveuse nous chevauche, nous traverse. Son insensibilité nécessite nos corps pour s'y imprimer. Sa matière est le sous-main de nos agissements, le tain et l'action d'apparaître. Jaune et ce qui s'ensuit.
Passant d'une frange à l'autre en restant sur terre, dans la même phrase, le même arrachement de lumière.